"Il aurait
étudié ces culottes de velours à côtes,
taillées et baguées dans toutes les nuances du brun,...
depuis un jaune d'or, jusqu'au brun de chocolat et de bronze ; il en
est de bistres, de mastics et de verdâtres, aux nuances de
l'humeur de celui qui les habite ; le temps et l'usure les abonnit
comme un bon vin - ces culottes dont l'étoffe trahit par ses
plis, ses usures, ses rapiècements, les gestes et les fatigues
habituelles du gigolo rupin qui les enfile. Aux protubérances,
aux reliefs des fesses et des genoux le velours est luisant et pour
ainsi dire dévelouté, amati, râpé. Parfois
mes camarades veloureux ont aussi la veste de velours assorti
à celui de leurs bragues, tout le complet ; mais la culotte
est presque toujours de ce velours caractéristique et
ragoûtant, aussi éclatant à l'oeil que
félin au toucher et tiède, électrisé par
la chaleur animale."
Georges Eekhoud, journal
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